19 octobre 2020

Je déteste les chasseurs de tête !

Les cabinets de recrutement – dont je fais partie – qu’on appelle aussi souvent les « chasseurs de tête » ont parfois bien mauvaise réputation et nombre d’entreprises rechignent à faire appel à eux. Et franchement, c’est fort compréhensible : que l’on mandate un cabinet de recrutement ou que l’on se fasse « chasser », on a toujours un petit diable dans le coin de notre tête qui nous dit : « Attention ! Ne lui fais pas confiance ! Il est payé à la commission ! ».

Un tien vaut mieux que deux tu l’auras

Eh oui, très souvent, le consultant en recrutement se rémunère à la commission et celle-ci est indexée sur le salaire brut annuel de la recrue. Et donc, plus le salaire brut est élevé, plus la commission sera – elle aussi – élevée. Alors un consultant peu scrupuleux cherchera à placer le candidat qui lui rapportera le plus d’argent possible, tout de suite.

Et c’est ainsi, tout simplement, que toute une profession a une mauvaise réputation.

Il faut quand même ne pas voir plus loin que le bout de son nez, déjà, et manquer sérieusement d’éthique professionnelle pour se comporter ainsi ! Et pourtant, c’est fréquent.

Les conséquences naturelles : le flop à tous les niveaux

Cette stratégie n’a aucun intérêt. Et même pas pour le consultant en recrutement ! Démonstration.

L’entreprise ne se retrouve pas forcément avec la bonne recrue : ce n’est pas parce qu’un candidat obtient un bon salaire qu’il sera un bon fit avec l’employeur, ses valeurs et sa vision. Si le fit est mauvais, il y aura séparation rapide ce qui veut dire :

  • un consultant en recrutement qui doit tout recommencer… (garantie de résultat)
  • un employeur qui a perdu du temps et de l’argent : tout est à recommencer !
  • un candidat de nouveau jobless avec le choix d’avoir un trou dans son CV ou une expérience courte et donc louche…
  • un autre candidat qui n’avait pas été choisi, car moins cher, et qui pourtant aurait pu être totalement « plug’n’play » pour l’employeur, qui aura – entre-temps – trouvé un autre poste ou aura passé plusieurs mois à chercher un poste alors que celui-ci était fait pour lui.

Voyez-vous la moindre trace de vertu et/ou d’efficience dans ce processus ? Si oui, dites-le moi ! Parce que sincèrement, je n’en vois aucune !

Le paiement au forfait : LA solution

C’est une méthode qui est – heureusement – de plus en plus appliquée dans le secteur de la supply chain et de loin celle que je préfère.

Le forfait varie bien entendu selon la fourchette cible de la rémunération du candidat donc, à quelques milliers d’euros près, cela ne change pas grand-chose. Et pour ces quelques milliers d’euros oubliés, une ribambelle de bénéfices :

  • La certitude pour l’employeur que LE critère de recommandation est le FIT et pas le CHEQUE.
  • Des entretiens avec les candidats bien plus détendus : « je suis payée au forfait, aucune pression à avoir sur la négociation du salaire ! »
  • Mon travail applaudi car la nouvelle recrue est vraiment parfaite ! « Plug’n’play » !
  • Un client heureux = un client qui revient !
  • Des recommandations de la part des candidats et des employeurs : vive le bouche à oreille ! Ca vaut largement plus qu’un budget publicitaire…
  • La satisfaction personnelle – immense ! – d’avoir rempli mon mandat avec professionnalisme et éthique.

La prochaine fois que vous vous faites « chasser » ou que vous faites appel à un cabinet de recrutement, proposez leur cette solution et observez leur réaction : elle vous en dira long, dans un sens comme dans l’autre, dès que vous demanderez d’élaborer leur approbation ou désaccord.

Et si désaccord il y a… vous savez toujours où me trouver 😉